Certaines personnes semblent encore penser que parce qu'une femme est hors
d'état de s'opposer, on peut librement et impunément abuser d'elle
sexuellement. La justice semble leur donner en raison en déniant à une femme
ayant subi un rapport sexuel non consenti, le statut de victime de viol.
Les faits sont les suivants: une femme a été enivrée progressivement par
deux hommes qui ont profité ensuite de son état alcoolisé pour abuser
sordidement d'elle au cours d'une soirée dans un bar karaoké. Ces deux hommes
reconnaissent qu'elle était dans un état "bizarre", et qu'elle n'était "plus en
possession de tous ses moyens". Ils reconnaissent aussi (après avoir tenté de
nier dans un premier temps) avoir eu un rapport sexuel avec elle, pendant que
la tête de cette femme cognait contre la cuvette des toilettes, mais pour eux
elle "gémissait de plaisir et était consentante". L'un de ces hommes se vante
même d'avoir filmé la scène avec son téléphone portable.
Bien qu'ayant eu le courage de déposer dès le lendemain des faits une
plainte pour viol, bien qu'il soit établi qu'elle ait subi un rapport sexuel
dans ces conditions sordides, cette femme ne sera pas reconnue victime. Cette
femme admettait ne pas avoir subi de violence, mais elle expliquait qu'elle
n'avait pas consenti à ce rapport sexuel qui lui avait été infligé alors
qu'elle était sous l'emprise de l'alcool, hors d'état de refuser.
Mise à jour: ce billet a été écrit le 23/12/2010. Huit années plus tard, le
mouvement #MeToo arrive en France. La victime de ce viol, que la justice a
refusé de reconnaitre, nous demande de contacter les médias, et d'être mise en
relation avec des avocats soucieux de défendre cette cause afin qu'un vraie
Justice soit rendue, et afin que plus jamais de telles décisions judiciaires ne
puissent être rendues...